Si vous n’avez pas encore entendu parler de no-code, c’est probablement que vous vivez dans une grotte 😉. Vous savez quoi, vous avez raison. Le monde ici devient complètement fou. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouvel outil estampillé no-code débarque sur Product Hunt, pas un mois où une solution n’annonce pas une levée de fonds. La douce promesse qui consiste à affirmer que tout le monde peut développer son application sans savoir coder est-elle une illusion ? Le positionnement des outils no-code relève-t-il d’un coup de génie ?

Construire votre application sans code

Je résume la promesse des outils no-code : Construire votre application sans aucune ligne de code. Quand je lis ce type d’accroche, je me demande à qui s’adresse ce message. Une personne qui souhaite s’amuser le dimanche, construire son « side project ». Un salarié d’un service support qui désire construire un outil pour améliorer des process en interne. Ou encore, un professionnel du numérique / start-up qui a perçu l’opportunité du no-code pour répondre de manière plus efficace à certains besoins. Pour ma part, j’ai l’impression que ça peut s’adresser aux trois cibles. Cependant, pour un usage dans un cadre professionnel, cette promesse me paraît ambitieuse. En effet, il me paraît important de maîtriser certaines notions pour construire des « solutions scalables, maintenables et sécurisés » dans le temps. Je prendrai trois outils pour illustrer mon propos.

Webflow, Airtable et Integromat

Webflow. C’est l’entreprise emblématique de l’écosystème. Une personne lambda peut concevoir des pages sur Webflow, néanmoins elle aura une tendance naturelle à imbriquer des <div> dans des <div> sans vraiment comprendre ce qu’elle fait, d’ajouter des images non optimisées, de ne pas avoir de stratégie pour nommer les CSS. Je ne parle pas du responsive. Bref, le résultat sera un site qui risque de devenir difficilement maintenable dans le temps. Au contraire, un intégrateur de métier pourra se servir de Webflow pour délivrer plus rapidement certains projets. La maîtrise de son métier d’intégrateur, lui permettra d’intégrer des pages en appliquant les bonnes pratiques. L’exemple de l’Équipe explique parfaitement mon propos. Pour un usage dans un cadre professionnel, la maîtrise du langage HTML / CSS / JS me paraît être un prérequis pour utiliser cet outil no-code.

Airtable. Maintenant regardons du côté d’Airtable, la solution de base de données qui permet de construire à peu près n’importe quelle type d’application. Jetez un œil sur la librairie des templates. La prise en main de l’outil est plutôt rapide. Cependant, cet outil, simple de prime abord, pourra vite devenir hors de contrôle si vous ne maîtrisez pas la construction d’un modèle de données. Sachez qu’avec Airtable, vous pouvez construire des solutions complexes. Une mauvaise conceptualisation de votre modèle de données pourra vite la rendre obsolète dès que vous souhaiterez la faire évoluer. Je n’évoque pas ici, la gestion des droits, les interactions pour ajouter des données et les politiques de sécurité à instaurer pour éviter de mauvaises manipulations. Par exemple, supprimer une table ou pire la base de données entière. Par conséquent, il me paraît important de posséder les compétences citées ci-dessus dans le cadre d’un usage en entreprise.

Integromat. L’outil se positionne comme un outil d’automatisation permettant de connecter des solutions entre elles. On peut utiliser des fonctions, construire des tableaux de données, faire des boucles ou encore des appels api, etc. Integromat, c’est véritablement une couche d’abstraction pour coder visuellement. Le code, c’est un métier qui s’apprend. L’algorithmie, la logique. Une personne curieuse pourra utiliser cet outil pour des cas simples, mais dès qu’il s’agira de monter des scénarios complexes maintenables dans le temps, ça va se compliquer sérieusement si vous n’avez jamais développé de votre vie. Débuger votre scénario en cas de problème, la gestion des erreurs peuvent vite devenir une nécessité si votre business repose en partie sur Integromat. Encore une fois dans le cadre d’une utilisation dans un milieu professionnel, il me paraît illusoire de prétendre qu’une personne sans connaissance en développement peut utiliser ce type d’outil.

J’ai évoqué ici quelques compétences orientées techniques, mais sachez également que des compétences en UI / UX, product sont également nécessaires pour construire une application utilisable qui résout un problème pour un utilisateur.

Vous trouverez toujours des personnes n’ayant pas reçu de « formations académiques » exceller dans l’utilisation de ces outils. Cependant, garder en tête qu’ils ont passé probablement des heures à s’autoformer. Ce n’est pas impossible. Il existe des formations, des tutoriels et chaque solution propose généralement une académie pour prendre en main son outil.

Le no-code dans un environnement pro, mais avec des compétences techniques

Pour conclure, je voudrais simplement vous encourager à utiliser cet écosystème d’outils. Que ce soit pour un usage personnel ou construire votre « side project » de zéro. C’est avant tout en faisant que l’on apprend. Néanmoins, pour un usage dans un cadre professionnel, le no-codeur doit avoir un minimum de connaissances pour construire une application utilisable, maintenable, scalable et sécurisée. La promesse qui consiste à faire croire que tout le monde peut utiliser ce type d’outil dans un cadre professionnel me paraît être une illusion. Demain, nous n’allons pas devenir tous pilotes de ligne même si 90 % d’un vol est en pilote automatique. Il y a des règles à connaître et des réflexes à acquérir en cas d’urgence. Les outils no-codes ont ce pouvoir de réaliser des choses magiques sans que vous compreniez ce que vous faites... Une situation qui peut vite devenir compliquée en cas de problème sur une application qui fait tourner votre business.

Aujourd'hui, on ne peut pas ignorer que le no-code, c’est le buzz word du moment. Un secteur qui se développe, avec de nouveaux métiers qui émergent (maker, product builder...), des formations qui se structurent, des bootcamps et une communauté qui se développe.

Je vous partage quelques liens ci-dessous si vous souhaitez vous former.

https://www.uncodeschool.com/

‍https://www.contournement.online/

https://ottho.fr/

https://www.init-web.fr/

https://bootcamp.noamsay.com/

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